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Cicéron, homme politique et écrivain

par Cécile Décima, ancienne professeur agrégée de Lettres Classiques, ancienne élève du Lycée

Cécile Décima a été élève de l'Ecole Normale Supérieure de jeunes filles

     C’est une causerie que vous allez entendre, et sur un sujet connu : je propose une révision des connaissances sur Cicéron, homme politique, orateur, philosophe ; imaginez que vous êtes retournés en classe de seconde et que le professeur vous présente ce grand personnage.

    Cicéron est né en 106 avant notre ère à Arpinum, il a été consul en 63, il est mort assassiné par les soldats d’Antoine près de Gaète, en 43. Faisons parler ces dates, en ne retenant que celle que tout le monde connaît : César a été assassiné en mars 44, Cicéron est mort l’année suivante. C’est l’époque de la crise de la fin de la République romaine, puisque l’année 31, date de la bataille d’Actium est celle qui sert de repère pour le commencement du nouveau régime, l’Empire.

    Cicéron a été un acteur de premier plan dans cette crise finale de la République et pour vous le présenter, je dois indiquer brièvement la cause de cette crise, et ses deux épisodes précédents.

    La cause de tout, c’est l’immensité des conquêtes romaines, avant et après la chute de Carthage en 146. Les conquêtes ont déséquilibré la société et la vie politique de Rome. La société, parce que la classe moyenne a été ruinée par les importations de biens et la concurrence du travail des esclaves, pendant que la classe supérieure, peu nombreuse mais puissante, s’enrichissait prodigieusement tout en se cultivant au contact de la civilisation grecque. J’ai annoncé deux épisodes précédant la crise finale, les voici :

Les proscriptions de Marius et Sylla sont encore célèbres de nos jours. Echec des généraux cruels, Marius et Sylla : c’est l’époque où Cicéron a 16-20 ans.

    Et qui est Cicéron dans ce monde-là ? Il n’est pas de Rome, même si Arpinum n’en est pas loin, et sa famille, de rang équestre, c’est-à-dire de bonne bourgeoisie provinciale, ne compte avant lui aucun magistrat. Il va faire une remarquable carrière politique, le premier de sa famille : c’est un homo novus. Il ne fait pas partie de l’aristocratie, les optimates, dont il voit les étroitesses, et en même temps il redoute le parti des populares, qui s’appuie sur la plèbe, dont il craint les emportements. Sa brillante carrière, il la doit principalement à son talent d’orateur – il est un avocat d’un talent exceptionnel, à son habileté politique aussi.

     Je vais vous raconter les principaux épisodes de sa vie, dont vous connaissez ce qui pourrait en être la devise : CEDANT ARMA TOGAE, que les armes le cèdent à la toge, c’est-à-dire : que la force ne l’emporte pas sur le droit ; et dont vous savez la fin : Cicéron est au milieu des grands fauves de sa génération, les généraux vainqueurs de la fin de la République, qui veulent s’appuyer sur leur gloire militaire pour parvenir au pouvoir personnel : César, Pompée, Crassus, Antoine. Après la mort de César, Cicéron fait le mauvais choix, il attaque de toute la force de son éloquence Antoine dans ses Philippiques, et il soutient le jeune Octave, l’héritier de César. Mais Octave s’allie à Antoine, et Cicéron est assassiné, sa tête et ses mains exposées sur la tribune des Rostres.

    Quel est le but de mon propos ? C’est de montrer que




CONCLUSION : On s’attendait de trouver un auteur, et on trouve un homme.

(Conférence proncée le 27 novembre 2017 lors de l'Assemblée générale de l'Association)

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